Hampi
Ou comment retourner dans ses travers
Nouveau bus de nuit pour une nouvelle arrivée des plus matinales à 5 h du matin : après un mois en Inde, nous ne remettons plus en question les horaires indiens où les bus de jour ne semblent pas exister et où se lever à 4 h du matin est apparemment des plus normal (à se demander quand ils dorment).
À peine levés dans le couloir du bus et nos sacs sur le dos, nous apercevons une dizaine d’hommes agglutinés à l’entrée du bus, pour nous crier dessus « tuk-tuk ! tuk-tuk ! tuk-tuk ! ». Nous devons faire des coudes pour réussir à nous frayer un passage jusqu’à la rue : pas le plus agréable des réveils…
Ces deux jours à Hampi nous permettront de nous rendre à l’évidence : Goa n’était qu’une trêve. Nous retombons malheureusement sur tout ce qui entache notre séjour en Inde et nous agace bien souvent (créant même une nouvelle personnalité dans le cas de Quentin).
Ici, les rues sont de nouveaux très sales et les bouses de vaches côtoient des montagnes de déchets. Les bâtiments, hôtels et autres restaurants sont quant à eux crasseux. Pour ce qui est du ciel, il est temps de lui dire adieu et de retrouver un important nuage de pollution. Enfin pour ce qui est des gens, nous recommençons à nous faire harceler en permanence: « Hello, tuktuk. ? », « Hello, how are you? », « Hello, where are you from? », « Hello, you want to see my restaurant? », « Hello, one selfie ? »
Il est devenu impossible de s’asseoir quelque part pour profiter d’un moment de calme sans qu’un groupe de dix hommes vienne nous parler ou demander des photos sans aucune politesse.
L’expérience de Quentin en particulier en est tellement entachée qu’un départ anticipé pour le Laos est presque envisagé.
Quelle est longue cette montée
Hampi, ancienne capitale d’un des plus importants empires d’Inde, est connue pour ses centaines de ruines disséminées sur des kilomètres. On y retrouve majoritairement des temples, mais aussi des restes de palais ou d’étables à éléphants (les chevaux, c’est has-been…).
Après avoir posé nos affaires à l’hôtel, nous partons à la recherche d’un scooter pour commencer à découvrir les trésors de la ville. Nous allons chez un loueur conseillé par notre hôte, qui nous offre une moto dont la puissance est inversement proportionnelle à son poids. À défaut d’avoir les cheveux au vent (il aurait fallu aller plus vite), Juliette s’amuse beaucoup à voir Quentin galérer à faire avancer la bécane. Le comble de l’humour est atteint lorsqu’elle doit quitter la bécane et marche à côté de Quentin pour qu’il puisse réussir à grimper une toute petite côte, le tout sous les rires des locaux.
Les ruines datant du XVIe siècle se révèlent intéressantes et plutôt propres. Nous avions été déçus jusqu’ici de voir quasiment que des bâtiments d’origines étrangères (musulmanes, britanniques et portugaises), et nous sommes heureux d’enfin voir à quoi ressemblait l’architecture indienne. Ici, pas de gigantesques bâtiments ou statues ; l’originalité se retrouve dans les sculptures disséminées à même la roche, un peu partout. Malheureusement, les noms aux innombrables syllabes et les milliers de dieux nous rendent la compréhension des sculptures, légendes et histoires un peu inaccessible.
Ganesh est parmi nous
Nous finissons la journée par le principal temple accueillant encore des fidèles aujourd’hui. Bien que dans un état de propreté plus que discutable, entre les déchets humains et animaux (sachant qu’il est obligatoire d’enlever ses chaussures), l’endroit est plutôt intéressant. Le comble de la visite se révèle être l’entrée impromptue d’un éléphant dans le temple. L’animal est évidemment dressé et recueille de l’argent pour son maître en échange d’une sorte de bénédiction du donneur avec sa trompe. Bien d’impressionnés par la scène, il est très difficile de ne pas ressentir de tristesse à la vue d’un si bel et intelligent animal en captivité et maltraité
Visite d'un petit village
Dernier jour tranquille où nous faisons un tour dans un village de l’autre côté de la rivière. Se balader là-bas se révèle un vrai challenge en particulier pour notre Gaston Lagaffe local, Quentin, en raison des centaines de mines de toutes sortes (bouses, crottes et déchets divers). Juliette arrive heureusement maintenant à rester imperturbable au bruit et à l’odeur et apprécie découvrir la vie difficile des gens ici.
L’après-midi, nous visitons nos dernières vieilles pierres en haut d’une colline offrant une jolie vue sur la ville. Il est maintenant l’heure de quitter une ville qui nous aura offert des sentiments contrastés, mais cela fait partie de l’expérience !
Avant le tardif départ du bus, nous trouvons un KFC dans lequel nous pouvons patienter quelques heures sans trop de gêne. Et, alors que nous savourons de délicieux tenders, vient alors homme sous emprise de drogue (alcool, cocaïne, nous ne saurons jamais) et se met à tout renverser dans le restaurant. Juliette se prépare alors à lancer sa meilleure gueulante pendant que Quentin se met à réviser ses prises de judo dans sa tête, mais heureusement, l’homme finit par partir. Belle montée d’adrénaline pour débuter notre voyage !