Berat
Mais comment te rejoindre ?
Après la belle découverte que fut Tirana, nous nous dirigeons maintenant vers Berat, principal lieu touristique du pays avec ses 60000 habitants
Reste la question principale : comment y aller ? Il faut savoir que l’Albanie est le premier pays dans lequel nous nous baladons sans connexion Internet (hormis maisons d’hôtes) car elle n’est pas comprise dans nos forfaits respectifs et parce que nous avons fait le choix de nous passer de carte SIM prépayée pour seulement sept jours. Il faut aussi savoir que les solutions habituelles pour se déplacer que l’on retrouve ailleurs en Europe (FlixBus, GetByBus, et autres Trainline) ne sont plus fonctionnelles ici, et que les informations que l’on trouve sur Internet disent tout et son contraire.
Jamais mieux servi que par soi-même, nous décidons de nous rendre à la gare routière la plus proche avec nos sacs à dos, pour une marche de 45 minutes sous une belle température estivale de 38 °C…
Une fois arrivés avec nos tenues qui doivent laisser imaginer un récent plongeon dans une piscine albanaise, voilà qu’un monsieur nous hurle dessus « Berat, Berat ! » et nous propose de rentrer dans son fourgon. Nous déposons donc nos bagages dans un coffre trop petit et, trois heures plus tard, nous voici arrivés heureux et transpirants à Berat.
Pas le temps de se reposer, nous partons en direction de notre hôtel qui n’a pas d’adresse plus précise que la rue où le trouver. Après 30 minutes et un peu trop de dénivelé, un gentil monsieur finit par nous guider jusqu’à notre maison d’hôte. L’endroit est beau, la chambre est spacieuse et la terrasse offre une vue magnifique sur la ville. Notre effort est bien récompensé !
Une ville ottomane
Accueillis par des raisins secs baignés dans du miel (le sucre se marie très bien avec le sucre) et un shot de raki (l’alcool local que nous n’apprécions pas du tout), nous voici prêts à découvrir la ville.
Nous repartons en fin d’après-midi pour nous balader un peu en ville, afin de garder les principales visites pour le lendemain. Quelques minutes plus tard, Juliette semble un peu bougonne et n’a plus trop envie de parler, refusant même de monter visiter une église en haut d’une colline. Après quelques minutes à se triturer les méninges pensant avoir dit quelque chose de mal, Quentin comprend finalement le problème : Juliette a très faim ! En effet, nous avons sauté le repas du midi à cause du bus. Rassasiée par quelques petites biscottes à l’huile d’olive, Juliette est maintenant repartie comme en quarante, et nous voici en train de gravir la colline qui nous offre une très belle vue sur la ville de Berat, charmante avec ses nombreuses maisons blanches aux multiples fenêtres de style ottoman.
En effet, le style de la ville est très différent de celui de Tirana ou des villes que nous avons pu visiter au cours des semaines précédentes : alors que le nord était majoritairement influencé par la culture italienne (qui a colonisé cette partie), le sud est plutôt influencé par les cultures grecque et ottomane. Pendant une longue période, Berat a fait partie de l’empire byzantin et à été influencé par sa culture hellénique. On trouve donc des statues liées aux dirigeants de l’empire, des colonnes, etc. Plus tard, à la chute de l’empire byzantin suite à la 4e croisade, l’empire ottoman a rapidement pris le contrôle de cette partie du pays, et ce pendant presque 500 ans, jusqu’à sa chute au XXe siècle. Cela explique en grande partie son architecture, sa population en majorité musulmane et les nombreuses mosquées disséminées dans la ville.
Château et fiesta
L’Albanie s’étant ouvert au monde et au tourisme récemment, ses villes ne brillent pas nécessairement par leurs musées, mais c’est plutôt en se promenant que l’on découvre leur charme. Berat est aujourd’hui une ville faisant partie du patrimoine de l’Unesco, ce qui témoigne de sa richesse culturelle.
Après une matinée tranquille à profiter de la terrasse pour écrire quelques mots, dessiner ou faire de l’aquarelle, nous partons en direction de la principale attraction de la ville : son château qui trône au sommet d’une colline.
Plus qu’un château, nous découvrons qu’il s’agit en réalité d’une petite ville au sein de murailles dans laquelle vivent de nombreux Albanais et où les commerces fleurissent. Nous passons l’après-midi à visiter les églises et autres vieilles pierres que l’on trouve à l’intérieur pour finir par goûter des fruits rouges pas bons (Juliette a insisté !) et des sodas bien meilleurs sur une terrasse avec une ambiance eurodance des années 1990, original mais appréciable. Ce fut une très bonne expérience.
En route pour notre dîner, nous tombons sur une sorte de festival de musique où la bière coule à flot (même pour les mineurs apparemment), où nous nous arrêtons pour profiter d’une petite bière (Juliette a enfin autorisé de boire un verre). L’Albanie est décidément pleine de surprises.
Cette très agréable journée se conclut parfaitement avec un petit dîner entourés de vieux Albanais. On y déguste des côtelettes de porc, du poivron farci et des frites, un très bon repas en somme.