Chengdu

En route pour les pandas

Nous partons ce matin en direction de Chengdu, notre dernière destination en Chine. Le train est à 11h, nous avons 30 minutes de métro. D’après les calculs de Quentin, il faudrait partir au plus tard à 9h (apparement, il tient de son papa) ! Depuis tout ce temps, Juliette ne cherche plus à le raisonner et accepte simplement le réveil.
8h57, nous attendons l’ascenseur qui met beaucoup de temps à arriver. Les portes s’ouvrent et il est plein à craquer. Heureusement, nous avons 3 minutes d’avance sur le planning, nous nous offrons le luxe d’attendre un second ascenseur. Celui-ci n’apparaît pas, les minutes s’écoulent et nous décidons alors de descendre les 12 étages à pied pour éviter que Quentin ne fasse une crise d’angoisse. Nous descendons les escaliers au pas de course. Arrivés à mi-parcours, nous tombons sur une cour, comme si nous étions au rez-de-chaussée, mais aucune sortie n’est en vue. Après quelques zigzags qui nous font a priori changer de bâtiment, nous continuons à dévaler les étages jusqu’au niveau 0. Nous arrivons face à une porte de secours qui nous indique que l’alarme du bâtiment se déclenchera à l’ouverture de la porte. Coincés, nous sommes contraints de rebrousser chemin et de remonter les étages.
Six étages plus haut, une flèche indique « Mall », nous décidons alors de tenter d’y entrer. Bingo, c’est bien un centre commercial, on devrait pouvoir sortir. C’était sans compter qu’il est seulement 9 h 15 et que le centre commercial est fermé au public. Nous errons donc dans le centre à la recherche d’une sortie, tandis que les agents d’entretien nous dévisagent. On se fait finalement gentiment guider vers une sortie de service, ouf ! Nous pouvons reprendre notre route vers la gare. Nous y arrivons évidemment une heure en avance, et Quentin aura perdu quelques litres de sueur de sport et de stress.

Promenade dans la ville aux pandas

À Chengdu, le panda est partout. Les magasins en vendent des peluches, les taxis l’affichent fièrement sur leur carrosserie et on peut même en observer un gigantesque grimpant un gratte-ciel dans une rue passante.
Juliette étant affamée et en quête d’un petit goûter, nous partons à la recherche de quoi la sustenter. Quentin lui demande ce qu’elle préfère : la réponse est à chaque fois « je ne sais pas ». La tâche risque d’être ardue. Heureusement, on finit par tomber sur un Chagee, l’équivalent chinois d’un Starbucks dans lequel on aurait remplacé le café par du thé (prononcé cha en chinois) dans toutes les recettes, et dans lequel on divise tous les prix par 2 ou 3. Juliette ressort avec un thé à la rose tandis que Quentin se retrouve avec un thé à la pêche surmonté de chantilly rose. Assumant à moitié ce choix remettant en cause sa virilité, il apprécie tout de même sa boisson.
On continue notre après-midi entre filles par un petit tour chez Sephora pour acheter des sérums pour notre « skin-care» routine, Iris ayant récemment encore rappelé à Quentin qu’il a bien trop de rides pour son âge et qu’il devrait continuer à utiliser du rétinol.

Place à la découverte, nous commençons la vraie promenade dans la capitale du Sichuan, une région réputée pour sa nourriture épicée mais également en pleine croissance. On observe en effet des rues plus bondées qu’à l’accoutumée et des gratte-ciel à perte de vue. L’endroit nous plaît beaucoup et semble regorger de nombreux endroits sympathiques. Nous finissons par arriver sur la place du Peuple (le nom de pratiquement chaque place en Chine, qu’on se le dise) avec une gigantesque statue de Mao. Alors qu’il commençait à nous manquer un peu, nous avons le plaisir de le voir se rappeler à notre mémoire depuis Chongqing. En effet, le Sichuan est le lieu depuis lequel le dirigeant communiste mena ses actions pendant la guerre de résistance à l’occupation japonaise. On retrouve donc de nombreux monuments rappelant cette période tendue de l’histoire de la Chine, lorsque coexistaient la Chine communiste de Mao Zedong et la Chine nationaliste de Sun Yat-sen puis Tchang Kaï-chek (réfugié à Taïwan après 1949).

Maintenant, place au dîner. Nous repartons en direction d’un Sushiro qui n’était pas tombé dans l’œil de deux aveugles quelques heures auparavant. Il s’agit d’une enseigne de sushis avec tapis roulants du Japon que nous apprécions tous les deux et qui rappelle plein de beaux souvenirs à Juliette (excepté les sushis répugnants à l’oursin). Pendant notre longue marche vers notre repas, nous nous lançons dans un blind test chanté entre nous deux qui finit sur Quentin sifflant « La Grange » et Juliette criant tout fièrement « ZZ Pop » : elle était si proche…

Po & Firefox

C’est le jour J, nous partons en direction du centre de recherche et de reproduction des pandas de Chengdu, l’attraction la plus connue de la ville. On y retrouve plus de pandas que partout ailleurs en Chine ou dans le reste du monde. Il faut aussi savoir que tous les pandas sur Terre appartiennent à la Chine et lui sont nécessairement loués. Les pandas sont d’ailleurs un vrai trésor pour le pays, quasi vénérés.
En danger critique d’extinction, le but de ce centre est de pouvoir protéger l’espèce et l’aider à se reproduire, l’animal ayant un seul jour d’ovulation par an et n’étant pas du genre à chercher à se reproduire, préférant de loin manger et dormir.
Une fois sur place, et bien que préférant imaginer ces animaux en liberté, on est rassuré de voir que les enclos sont immenses avec une végétation abondante. L’espace ne manque pas, on remarque d’ailleurs qu’il n’y a qu’un seul panda par enclos, l’animal étant de nature très solitaire. On regrette tout de même que les Chinois ne connaissent toujours pas la notion de silence et que, malgré les panneaux, les visiteurs ne peuvent s’empêcher de perturber les pauvres bêtes en hurlant à la moindre occasion.
Plus silencieuse et se prenant peut-être pour une paparazzi de Closer, Juliette enchaîne les dizaines de photos des animaux, subjuguée par leur mignonnerie. Pendant ce temps, Quentin jalouse leur petite vie qui consiste uniquement à manger et à dormir.
Dans le parc, on retrouve également des pandas roux que l’on pensait à l’origine de la même famille que les grands pandas, bien qu’ils soient en réalité les seuls au sein de leur famille.
On apprécie beaucoup notre moment dans le centre, heureux d’avoir eu la chance de voir de tels animaux de si près profitant d’une relative liberté.

Pour l’après-midi, nous partons en direction du Global Center, décrit comme le plus grand complexe ou bâtiment au monde (plusieurs fois la taille du Pentagone ou du Vatican). On y trouverait une plage avec possibilité de s’y baigner, mais évidemment avec des gilets de sauvetage, car nous sommes en Chine (la sécurité avant tout !).
À la sortie du métro, nous nous retrouvons dans un couloir assez lugubre avec uniquement des agents d’entretien. Cela donne plutôt l’impression de se retrouver dans un film de zombies post-apocalyptique que dans un centre commercial à la mode d’Abu Dhabi.
Au final, nous finissons par trouver le vrai centre, mais la déception ne disparaît pas. Malgré une construction récente, l’architecture est vieillotte, les lieux sont déserts et les escalators tremblotants. On a au moins le plaisir de faire un tour dans un Uniqlo, un Muji et un Paris Baguette : une enseigne coréenne au nom bien cliché que Quentin avait découvert là-bas, mais qui offre un semblant de ce qu’on peut retrouver dans notre chère France.

Journée culturelle, mais pas ennuyeuse !

Nous commençons notre avant-dernier jour par une visite du plus grand complexe taoïste du Sichuan. Cette philosophie très ancienne partageant de nombreux points communs avec le bouddhisme et décrite à l’origine par Laozi est encore aujourd’hui très présente en Chine.
Apparemment, le moine au guichet censé nous délivrer les tickets a pris trop au sérieux les cours de méditation, car nous devons l’interpeller plusieurs fois avant qu’il ne daigne ouvrir les yeux. En effet, Quentin en est même venu à demander à Juliette s’il devait parler ou attendre que le monsieur se réveille de sa courte sieste.
Le complexe religieux se révèle très impressionnant, le plus grand que nous ayons pu voir en Chine, avec des dizaines de temples où l’on retrouve les symboles taoïstes classiques, dont le Yin et le Yang. On retrouve toujours ce mélange de religions, comme partout en Chine, avec des divinités païennes ou bouddhistes qui rejoignent celles du taoïsme.
Nous visitons ensuite le Musée du Sichuan, encore une fois très similaire à celui de Shanghai avec des artefacts de toutes les époques. Malgré le peu de traductions disponibles, nous en apprenons un peu plus sur l’histoire de cette région chinoise si importante dans leur civilisation.

Finalement, et après que Quentin insiste pour acheter un doudou panda pour l’accompagner sur la suite du voyage (nommé Sun Yat Sen), nous allons profiter d’un Mao Cai sue les conseils d’Iris. Il s’agit d’un plat originaire de Chengdu, similaire au Hot Pot, mais dans lequel tous les aliments, dont un délicieux canard, sont déjà présents, nageant dans un bouillon épicé. Très généreuse, Iris nous avait déjà préparé et payé la commande en ligne, nous n’avions qu’à scanner un QR code à la caisse. Mais voilà que les affaires se gâtent : le QR code ne fonctionne pas ! Alors que Juliette réitère l’étape plusieurs fois et essaie de communiquer du mieux qu’elle peut avec des serveurs ne connaissant pas un seul mot d’anglais, une longue queue de clients affamés s’agglutine derrière elle … On envoie des messages à Iris jusqu’à devoir l’appeler en panique pour nous sauver comme d’habitude. Après quelques vaines minutes de marchandage, et un Quentin au bord du malaise détestant faire des remous et être au centre de l’attention d’un restaurant complet, nous abandonnons le QR code et payons par nos propres moyens.

Dernière péripétie : quelques minutes après avoir quitté le restaurant, Quentin se rend compte qu’il a déjà oublié son doudou nouveau panda préféré. Mais heureusement, celui-ci l’attend toujours patiemment dans les cuisines du restaurant.

Adieu le taoïsme, place au bouddhisme

Le début de la matinée commence par le classique rangement des affaires, l’étape la moins appréciée par nous deux. Heureusement qu’IAM (et une pensée pour Tata Minette) est là pour nous remonter le moral.

Après un rapide et peu cher déjeuner dans un bouiboui local, nous partons en direction d’un des plus important complexe bouddhiste Chán chinois. Il s’agit du courant ayant donné naissance au Son coréen et au plus connu Zen japonais où la méditation se retrouve être le pilier de la pratique.
Dans la gentillesse classique des bouddhistes que nous avons pu découvrir à plusieurs reprises au cours de notre voyage, un inconnu est venu offrir un bracelet de perles de bois à Juliette avec des fleurs, en signe de ce qui semble être un geste de bienveillance et de transmission d’énergie positive. Pendant ce temps, un moine est venu saluer Quentin en s’amusant de ses énormes sacs et en a profité pour se faire prendre en photo avec lui.

Nos sacs nous empêchant de beaucoup nous déplacer, nous décidons de finir notre après-midi dans une maison de thé très sympathique au milieu du monastère et nous en profitons pour réfléchir à la suite de notre voyage : la découverte de la terre de naissance de Bouddha mais également des plus impressionnantes montagnes du monde, le Népal.

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