Le parc national de Chitwan

Après ce super trek, nous voici de retour dans la vallée, à Pokhara, pour quelques jours de repos. Au programme : lecture, promenade et développement d’une appli (pour Quentin, bien sûr).
Ne rien faire est étonnamment très agréable et le temps passe très vite. Il est maintenant temps de reprendre la route et nous nous dirigeons vers Sauraha, une ville en bordure du parc national de Chitwan.

Objectif n°1 : éviter un accident de tuk-tuk avec un rhino


C’est après 7 heures de bus (150 km) que nous arrivons à Sauraha. Nous sommes accueillis par Raj (pas notre guide de trek, un autre, apparemment c’est un prénom courant) et son tuk-tuk, qui nous emmène dans ses bureaux. En effet, même si nous préférons éviter les agences afin de nous assurer que nos guides sont payés à leur juste valeur, notre expérience en trek nous a convaincus de déroger à notre règle pour une fois. Le parc national de Chitwan est une réserve naturelle où cohabitent éléphants, rhinocéros, tigres, ours, crocodiles, biches et bon nombre d’oiseaux. Nous avons décidé de faire un « safari » non pas en 4×4, mais à pied. Raj nous explique alors le programme des prochains jours : nous passerons une journée dans le parc national et une journée dans la zone tampon. Nous rencontrons également nos guides : Bali (qui n’est pas une île) et Maya (qui n’est pas une abeille). Après ce rapide debriefing, nous voici de nouveau dans le tuk-tuk en direction de notre hôtel, quand le téléphone du chauffeur sonne : un rhinocéros est sorti du parc et se promène en ville ! Nous faisons alors demi-tour et allons observer la bête qui se pavane sous notre regard ahuri. Ça commence fort !

Plus tard dans l’après-midi, nous retrouvons Bali qui nous emmène faire un premier petit tour à la bordure de la ville. Nous voyons le centre de reproduction des éléphants, qui servent aux patrouilles militaires, mais également de nombreux oiseaux, des biches et même un crocodile. Après ces deux heures de marche, nous décidons de nous désaltérer et nous nous arrêtons dans un bar. Au moment de partir, nous nous rendons compte qu’aucun de nous deux n’avait pensé à prendre de l’argent puisque nous allions simplement voir des animaux. Il fait déjà nuit alors nous décidons qu’il est plus sage que Quentin aille chercher le portefeuille et que Juliette reste à l’abri dans un lieu public et éclairé. Quentin s’éclipse une vingtaine de minutes, largement suffisant pour que trois mecs s’invitent à la table de Juliette en son absence ! Les hindous n’ont vraiment pas volé leur réputation.

Objectif n°2 : éviter de se faire écraser par un 4x4

La journée commence vers 6h30 lorsque nous retrouvons Bali et Maya à l’entrée du parc national. Après quelques informations chiffrées, s’ensuit une longue liste de règles de sécurité. Il y a 28 tigres, 45 éléphants et 700 rhinocéros. Les herbes étant très hautes, puisque la mousson vient de prendre fin, il ne faudra pas s’attendre à voir un grand nombre d’animaux. Cela étant dit, nous marchons littéralement 10 mètres avant d’apercevoir des biches ! Dans le parc, des voies sont dégagées pour permettre le passage des véhicules, c’est principalement sur ces axes que nous évoluons. C’est aussi ici que nous avons le plus de chances de voir des animaux puisqu’eux aussi traversent ces passages. Arrivés dans une courbe avec une vue bien dégagée, nos guides nous indiquent que nous allons nous tapir dans le bas-côté et attendre qu’un animal traverse. Il faut donc se faire discret, mais c’est à ce moment-là que le ventre de Juliette se décide à gargouiller pendant de longues minutes, plongeant Quentin dans un fou rire silencieux et faisant jaser les guides qui lui tendent une banane. L’estomac calmé, Juliette est prise d’une crise d’hystérie (mais toujours silencieuse) et se secoue dans tous les sens : elle vient de trouver une sangsue sur son crâne qui s’est maintenant accrochée à son doigt. C’en est trop, nous partons nous poster ailleurs. Nous enchaînons donc les cachettes, espérant voir quelques animaux, mais mis à part la mouche qui se prend d’affection pour Juliette ainsi que le cafard qui ne lâche pas Quentin, nous ne verrons pas de bêtes. Tant pis, c’est le jeu !

Objectif n°3 : éviter de se faire croquer par un tigre

Pour cette deuxième journée, nous ne sommes pas dans le parc mais dans la zone tampon, où les voitures ne sont pas admises et où les chemins ne sont pas tracés, ce qui promet une expérience bien plus sauvage. Très rapidement après nous être mis en route, nous apercevons des empreintes de tigre très fraîches que nous nous mettons à suivre. C’est un super moment où nous sommes tous très silencieux, aux aguets, à marcher avec tous nos sens en éveil espérant retrouver ce tigre qui est passé par ici seulement quelques heures auparavant. L’expression « ça sent le fauve ici » prend tout son sens, en effet, lorsqu’un tigre marque son territoire, il est difficile de l’ignorer même avec notre odorat peu développé d’humains. Nous passerons plusieurs heures à remonter sa trace, sans succès. L’excitation, mais aussi l’appréhension de cette potentielle rencontre rendent l’expérience vraiment incroyable. De nouveau, nous nous postons à des points stratégiques et attendons le passage d’animaux qui ne passeront pas. C’est au final contre toute attente que nous découvrons un rhinocéros qui se rafraîchit dans la rivière ! Très contents de cette découverte et la journée touchant bientôt à sa fin, nous nous remettons en route, direction la ville. C’est à ce moment-là que nous entendons des cris dans tous les sens : les singes, les biches et surtout un râle très fort. Les guides nous disent que deux rhinocéros se battent et nous nous mettons à courir, pensant naïvement nous en rapprocher. Nous comprendrons par la suite que nous étions en réalité en train de fuir. Une fois suffisamment éloignés, nous reprenons notre petite marche lorsque Bali s’arrête net : un des rhinocéros se trouve juste devant nous, au milieu du chemin. Il nous demande alors de nous écarter et de nous mettre sur le côté tandis que Maya et lui entreprennent de le faire fuir en criant, tapant dans les branches et jetant des pierres. C’était apparemment le rhinocéros gagnant qui vérifiait que son adversaire ne revenait pas sur son territoire. Il était donc sur la défensive et n’appréciait pas beaucoup que l’on vienne chez lui alors même qu’il venait de se battre.
Finalement, on est bien contents de ne pas avoir vu de tigre car on a eu bien assez peur comme ça.

Objectif n°4 : éviter de mourir en bus

Ce matin, départ pour Katmandou. Nous avons 160 km de bus, soit environ 8 heures. Les récentes actualités, dont le décès de 36 passagers dans un bus dans l’Himalaya ce 4 novembre, ne manquent pas de nous rappeler que les trajets en bus sont dangereux au Népal. À cela s’ajoute également notre hôte qui nous marque le front d’un Tika (le point rouge que l’on voit souvent dans les photos) afin de nous porter chance pour le trajet voilà de quoi nous rassurer.
Il nous reste maintenant notre dernier objectif : éviter de nous écraser en avion. En effet, nous partons en direction de Varanasi, en Inde. Puisque nous tenons à nos deux reins, la frontière terrestre entre le Népal et l’Inde étant réputée pour son trafic d’êtres humains, nous prenons un petit avion à hélice de la compagnie Buddha Air. Nous espérons d’ailleurs de tout cœur qu’il sera avec nous et que nous atterrirons sains et saufs

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