Gjirokaster

Y aura-t-il de la place pour tout le monde ?

Après un petit déjeuner local composé de lait tiède à l’huile d’olive, d’un œuf dur nature, d’un bout de fromage similaire à de la feta et de beurre rance, il est temps de boucler nos sacs à dos direction Gjirokaster.


En effet, nous avons prévu d’aller à Gjirokaster, petite ville d’à peine 30 000 habitants, inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO. Les transports n’étant pas très développés en Albanie, nous avons un peu de mal à trouver des informations sur le trajet. En fouillant sur internet, on croit comprendre qu’il y a probablement un bus qui part de Berat pour Gjirokaster à 14h. Il n’est évidemment pas possible de réserver en ligne. Premier arrivé, premier servi, si nous n’avons pas de place, il faudra attendre le bus du lendemain. Alors on se rend au terminal de bus vers 11h en espérant soit avoir un ticket, soit trouver des fourgons privés comme nous l’avions fait pour venir à Berat.

À la gare, on nous explique qu’il n’y a en effet qu’un « grand » bus qui partira et nous obtenons un billet pour le jour même. Rassurés, nous prenons alors un délicieux déjeuner : deux bols et riz et une assiette de légumes bouillis pour 5€.
Dès lors que le bus arrive, nous remarquons qu’il n’est pas si grand que ça, et même si le départ n’est que dans 30 minutes, nous allons vite réserver des places pour être côte à côte. Quelle bonne idée nous avons eu là puisque 4 personnes se voient faire le trajet de 3 heures debout par manque de sièges. Ils ont apparemment vendu plus de billets qu’ils n’ont de place ..

La température extérieure est de 39°, le bus n’a évidemment pas la clim, alors Juliette fait ce qu’elle sait faire de mieux pour passer le temps : une bonne sieste tandis que Quentin enchaîne une dizaine de vidéos d’histoire pour avoir des choses à raconter et enfin battre son père au Trivial Puirsuit.

La villa

Arrivés à Gjirokaster, un nouveau défi nous attend : rejoindre notre logement.

A notre grande surprise, l’ensemble des gares routières en Albanie se trouvent à l’extérieure des villes, et nous avons parfois plusieurs kilomètres à parcourir pour rejoindre le centre. Un taxi nous indique que nous aurons besoin de presque 3 heures pour rejoindre le centre avec nos sacs à dos sachant que la ville est en hauteur. C’était évidemment un mensonge attrape-touriste puisque nous rejoignons notre appartement en 30 minutes.

Nous avons trouvé sur booking une annonce étonnante : un appartement de 100 m² avec terrasse pour seulement 8 € les deux nuits, nous avons évidemment envisagé une erreur, mais dans le doute nous avons réservé. La propriétaire nous a en effet demande un peu plus que 8€, mais nous avons pu profiter d’un logement très confortable. (même si Quentin fait tout un cinéma pour installer des rideaux de fortune puisqu’il n’y a jamais de volets en Albanie)

On a ensuite dîné dans le bazar de Gjirokaster, un centre très animé et plein de charme.

Attention au budget

Dernier journée en Albanie, il ne nous reste plus que 2000 Leke soit 20€, alors on va devoir faire attention à nos dépenses pour ne pas avoir à retirer de nouveau.
On commence la matinée avec la visite de la maison Skënduli. C’est une maison forte du XVIIIe siècle qui a été saisie pendant la dictature, puis rendue au descendant du propriétaire à la chute du régime. C’est d’ailleurs le propriétaire actuel, un albanais d’environ 70 ans qui nous a fait la visite de la maison dans un mélange de français, italien et anglais étonnement compréhensible (sauf pour Quentin et son oreille bouchée). C’était une visite vraiment originale et la maison vaut vraiment le détour !


Pour l’après-midi, nous avons visité « le musée de la Guerre Froide ». En réalité c’est un des bunkers construits par Enver Hoxha. Le tunnel s’étend sous la citadelle, et est long d’environ 800m. Pouvant accueillir 200 personnes, il comprend plusieurs dizaines de pièces, salles de réunion, réfectoire, chambres, entrepôts, etc.. mais seulement 2 WC ! Heureusement, il n’a jamais été utilisé. Une bonne partie de l’équipement de l’époque est toujours en place, c’est une belle plongée en pleine ère communiste. Nous grimpons ensuite jusqu’à la citadelle, grand complexe où nous traversons galeries, cellules de prison et remparts et où Quentin s’amuse à faire sursauter Juliette dans chaque pièce dépourvue de lumière (et ça marche !).

Nous avons géré le budget comme des chefs et il nous reste 1300 leke pour le dîner. Ce sera donc un festin !
Nous retournons dans la vieille ville au niveau du bazar près d’un croisement où nous sommes impressionnés par la dextérité des conducteurs de voiture. Il faut manœuvrer à chaque virage, les rues sont très étroites, et a double sens ! De quoi nous faire rater quelque battements de cœur mais également nous divertir pendant de longues minutes.
On dîne dans un petit restaurant où le jeune serveur (à peine 15 ans) a l’air sous l’eau. On se demande bien où est le propriétaire ou du moins l’autre serveur mais on comprend malheureusement qu’il est seul à tout gérer. Un homme plus âgé qui observe la scène sur le côté installe une nappe, on suppose qu’il s’agit du père qui fait travailler son enfant et ne lui donne même pas un coup de main. On est très déçus d’avoir choisi ce restaurant et d’avoir d’une certaine manière cautionné le travail d’un enfant, même si en effet nous l’avons vu à de nombreuses reprises en Albanie. On sent bien que l’on n’est pas en UE.

Demain, grand départ pour la Grèce, enfin on l’espère… En effet, il n’existe aucune compagnie de car nationale qui fait le trajet. Nous avons simplement rempli un formulaire Google Form en ligne dans une agence indépendante puis échangé quelques mails avant de faire le paiement en ligne. Nous ne savons absolument pas si l’agence existe et si le car viendra bien nous récupérer à 6h. En attendant, on va vite se coucher puisque le réveil à 4h45 inquiète fortement Quentin et sa phobie du sommeil.

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