Hué

Le baptême du train

Après la plus grande ville du pays, il est l’heure d’aller faire un tour en province (à lire avec l’accent parisien). Malheureusement, la ligne de TGV entre le Nord et le Sud, entamée avec l’aide des Chinois, n’est pas terminée ; cela sera donc 700 km en 14 heures… Baptême du feu pour la mère de Quentin, qui va découvrir à la fois le train de nuit en général et les transports du Sud-Est asiatique.
Le voyage se déroule heureusement sans accroc, mis à part certains virages dignes d’un circuit de Formule 1, n’aidant pas à passer une nuit reposante (enfin, à part pour Juliette, comme d’habitude).

Une fois arrivés à l’hôtel vers 10 h 30, nous déposons les bagages et partons nous balader un petit peu en ville. Première surprise des plus agréables : les motos nous harcèlent beaucoup moins ; finis les klaxons incessants et les scooters de partout sur les trottoirs. Nous pouvons de nouveau nous balader (presque) en paix.

On profite également d’un déjeuner de spécialités de Hué nous permettant de voir à quel point la cuisine vietnamienne est riche et succulente. À la fois d’inspiration thaïlandaise et chinoise, elle possède également de nombreux mets qui lui sont propres !

L’après-midi, nous partons à la recherche de la pagode de la Dame Céleste, dédiée à celle qu’on considère souvent comme la « bouddha femme ». L’endroit est vraiment superbe, dans un style rappelant une fois de plus les temps chinois.
Ici, on fait la distinction entre les pagodes, qui sont les temples bouddhistes (du Grand Véhicule généralement) dans lesquels vivent encore des moines, et les autres temples, souvent dédiés au culte des ancêtres de tradition confucéenne ou même taoïste parfois.

Au retour, petit tour en bateau pour remonter la rivière séparant la vieille ville (la citadelle) et la nouvelle ville. Cela permet de prendre le temps de s’imprégner de l’ambiance très agréable de la ville.

La seconde Cité Interdite

Hué (ou Huế avec les accents corrects) est aujourd’hui considérée comme la ville culturelle du pays. Devenue capitale de la dernière grande dynastie vietnamienne des Nguyễn au XVIIe siècle, elle représente aujourd’hui un apogée artistique et architectural pour l’empire. Gia Long, fondateur de la dynastie impériale des Nguyễn, y lança des projets faramineux dont le plus impressionnant reste la Cité Interdite, dont la seule égale est peut-être celle de Beijing.

La ville comprend trois enceintes concentriques : celle de la citadelle royale proprement dite, celle de la cité impériale, et enfin, la Cité pourpre interdite. Chaque niveau correspond à un certain ordre social, le plus important étant réservé à l’empereur et à sa famille.

Nous réalisons la première partie de la visite avec un guide et parcourons la suite par nous-mêmes. Moins bien entretenue et plus petite que celle de Beijing, elle a l’avantage d’offrir l’accès à beaucoup plus d’intérieurs et de donner une meilleure idée de la vie là-bas.
Nous avons adoré nous perdre dans ce lieu hors du temps où chaque endroit recèle de magnifiques temples ou maisons à visiter.

Les tombeaux impériaux

Avec un planning nous rappelant fortement celui que nous avons eu à Beijing (Cité Interdite un jour, le tombeau des Ming un autre jour), nous partons une journée dans les environs de la ville pour découvrir les tombeaux impériaux dont la splendeur n’a d’égal que l’ego de ces empereurs.

Première étape, louer un scooter car, ici, pas de transports en commun ; il faut aller chercher son dû ! Heureusement, le père de Quentin est un habitué, et le convaincre n’a pas été compliqué !
Les premières minutes sur nos véhicules de fortune sont effrayantes pour nous tous : le permis de conduire semble avoir été offert dans les mêmes Kinder Surprise qu’au Laos. Ici, on y va au « feeling ». Cela demande un peu d’habitude, mais on s’y fait, et on finit presque par être habitués aux véhicules à contre-sens, aux dépassements dangereux ou aux priorités données à celui qui a la plus grosse (voiture).

Nous visitons trois tombeaux l’un après l’autre construits pour 3 différents empereurs de la dynastie Nguyễn. La tradition voulait que l’empereur construit son tombeau pendant son règne et passe ses dernières années là-bas. C’est pourquoi ils avaient tendance à voir les choses en grand : jardins de plusieurs hectares, étangs aux lotus, bâtiments où le culte des ancêtres est pratiqué. La tombe reste en général l’élément le plus sobre du lieu.

Découvrir ses tombeaux permet également d’avoir un aperçu des événements liés aux règnes. Alors que deux des trois tombeaux visités sont dans un style mandarin (avec les dits mandarins représentés, mais également les jardins chinois) rappelant la culture confucianiste de l’époque, le tombeau de l’empereur le plus récent est quant à lui entièrement bétonné, avec des salles remplies de mosaïques d’inspiration européenne : on comprend tout de suite que les colons français étaient arrivés.

Voici la fin de notre incroyable séjour à Hué. Ce fut un véritable coup de cœur pour nous quatre, et ceux qui nous l’ont vanté n’ont décidément pas menti !

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