Kochi et Allepey
Une dernière étape bien meritée
Terminés les bus de nuit, aujourd’hui c’est le grand luxe : 4 heures de taxi (selon l’estimation de la police, 6 heures en réalité) pour rejoindre la région préférée de la plupart des touristes en Inde : le Kerala. Aucun bus ne partant directement de Munnar vers Allepey, nous avons dû nous rabattre sur cette option. Malgré plus de confort que le bus, la partie en taxi ne contribuera malheureusement pas à améliorer notre image déjà peu glorieuse de l’Inde. En effet, le chauffeur de taxi ne manque pas de profiter d’un prix basé sur les kilomètres parcourus pour faire un petit détour afin d’aller faire coucou à sa sœur. Au final, on paye 60 km de plus de notre poche à notre pilote qui perd évidemment son anglais au moment de faire les comptes. Tant pis, nous n’avons que trop bataillé pendant ce séjour, pas besoin d’augmenter notre tension artérielle déjà bien altérée ces dernières semaines…
Nous sommes malgré tout contents d’arriver dans cette petite ville côtière connue comme étant le cœur des backwaters indiens.


Petite journée de pachas
Le lendemain, comme des touristes peu originaux, nous nous mettons en route pour quelques heures en barque de bois afin de découvrir les fameux backwaters.
Nous avions beaucoup d’attentes car il s’agit d’une des activités les plus réputées du sud de l’Inde.
Bien installés dans nos chaises longues, avec pour seule compagnie notre pilote du jour, nous sommes au début un peu gênés par cette attitude de pacha. Mais finalement, nous nous y faisons bien ! La balade est sympathique, dans un décor rappelant le Mékong vietnamien : des petites rigoles d’eau serpentant autour de palmiers et de maisons sur pilotis. Petite touche indienne en plus, on retrouve les classiques déchets dans l’eau ou sur les berges, et que le ciel grisé par la pollution.
Aussi, nous découvrons que les chauffeurs de tuk-tuk ne sont pas les seuls malhonnêtes du continent : notre pilote ne manque pas l’occasion de s’arrêter faire le plein d’essence devant … un restaurant où les propriétaires nous quémandent d’aller déjeuner chez eux. Mais nous ne sommes plus les Juliette et Quentin de début d’Inde, c’est presque sans baisser le regard que nous refusons l’invitation sans hésiter.
Le soir, Juliette ne supportant plus le cumin et les clous de girofle, nous profitons d’un restaurant musulman pour manger du poulet.






Une fin de voyage plus douce
Deux heures de train, et nous voici arrivés dans la dernière ville de notre long séjour indien. Et pour le plus grand plaisir d’un Quentin au bout du rouleau.
Kochi, capitale du Kerala, est une ville portuaire dynamique dont l’histoire est ponctuée de diverses influences étrangères ayant façonné un des lieux les plus intéressants de notre voyage en Inde. Conquise d’abord par les Arabes, puis les Chinois, les Portugais, les Néerlandais et enfin les Anglais, on retrouve des traces de ce passé dans de nombreux bâtiments de sa vieille ville.
Communiste, la ville est également unique par son importante présence chrétienne et musulmane dans un pays où l’hindouisme est presque religion d’État, et cela se ressent ! Tout semble plus riche et propre: ici on retrouve des routes pavées et beaucoup moins de vaches !
Nous apprécions les cafés, les musées, les filets de pêche chinois, les églises portugaises, les synagogues et les bâtiments néerlandais.


Spectacles à gogo
Notre journée se conclut joliment avec un spectacle typiquement keralite où sont jouées des histoires provenant des principaux contes hindous. Ici, tout est mimé et chanté sous un vacarme de percussions. Aussi, il est important de préciser que c’est raconté très lentement. Rien ne presse, tout se joue dans les expressions. Nous apprécions l’originalité du spectacle même si cela mériterait un petit coup d’accélérateur. En effet, il faut parfois des jours entiers de représentation pour raconter l’équivalent d’une pièce complète !
Le soir, en rentrant, nous découvrons avec étonnement la basilique entièrement décorée pour Noël avec guirlandes et autres décorations plus ou moins kitsch. Le comble de la surprise se trouve dans les choix musicaux : ici, pas de « divin enfant » mais plutôt du Crazy Frog craché à 135 dB dans des enceintes saturées. En tout cas, cela a l’air d’attirer du monde !
Et voici que se conclut notre séjour éprouvant dans la plus longue étape de notre tour du monde. Très heureux à l’idée de repartir vers une partie de l’Asie que nous affectionnons plus, nous sommes néanmoins contents de savoir que notre voyage en Inde s’est quand même terminé sur une belle note : nos souvenirs de cette expérience n’en seront que meilleurs !



