La Paz et le parc de Torotoro
La capitale la plus haute du monde
Nous arrivons à La Paz après une journée de bus à traverser une vallée à plus de 4000 m. C’est à la fois inouï et superbe ! Après une énième nuit peu reposante à cause de l’altitude, nous partons à la découverte de la ville. Nous passons par le « marché aux sorcières » où il est possible d’acheter toutes sortes de poudres, concoctions, pommades et même… des fœtus de lama séchés. La coutume veut qu’un fœtus soit enterré avant chaque construction afin de porter chance. Nous montons ensuite via le téléphérique à El Alto, une commune mitoyenne qui se trouve héberger aujourd’hui encore plus de monde qu’à La Paz. Nous avons une vue imprenable sur cette ville tentaculaire qui s’étend à perte de vue dans la vallée, avec des montagnes enneigées en arrière-plan. L’estomac de Quentin n’étant pas en grande forme depuis quelques jours, nous écourtons notre promenade. Nous profitons toutefois d’être dans une capitale pour faire le plein de plats européens, nous enchaînons alors pour son plus grand plaisir, pâtes, pizzas, salades, et même burgers.
Pour notre deuxième journée, le programme est saugrenu : musée le matin, et catch l’après-midi ! Et pas n’importe quel catch : du catch de cholitas, ces femmes boliviennes qui portent encore la tenue traditionnelle. La lucha libre de cholitas a démarré relativement récemment en Bolivie (dans les années 80) par les femmes venant des campagnes (les fameuses cholitas). En recherche de travail et se faisant face au machisme profondément ancré dans la société, elles ont cherché à imposer leurs droits, leurs idées, et leur émancipation par ce sport qui était, auparavant réservé aux hommes. Elles sont aujourd’hui le symbole du combat des femmes dans un pays pas toujours très avancé sur les sujets d’égalité et de sexisme. L’expérience en soi est assez particulière… C’est plutôt drôle, et au fur et à mesure l’ambiance se détend, on se prend même au jeu et crions pour soutenir notre lutteuse préférée.


La vallée perdue
Pour notre dernier jour dans la région de la Paz, nous partons visiter la vallée des âmes, une excursion a priori facile à organiser soi-même, même si nous ne trouvons que peu d’informations en ligne. Tout commence bien, on trouve rapidement un van qui peut nous déposer dans le village proche de la vallée. Après une heure de route, nous arrivons dans un petit village et notre chauffeur nous dit de monter dans le van derrière le nôtre qui nous rapprochera de l’entrée de la vallée, ce que nous faisons sans trop poser de questions. On roule, on roule, mais on a l’impression de s’éloigner, alors on finit par demander à descendre au milieu de nulle part, plutôt que de continuer notre route vers l’inconnu. On trouve un petit magasin où nous demandons comment rejoindre la vallée, deux options s’ouvrent à nous : redescendre en ville là où le premier van nous avait déposés (soit 1 heure de marche) ou bien passer par un chemin de traverse juste à côté. Un peu fainéants, nous choisissons la deuxième option et nous nous engouffrons dans le lit d’une rivière à sec jonché de déjections humaines à en croire le papier toilette. Malheureusement, nous nous retrouvons dans un canyon, au pied d’une cascade infranchissable. Nous faisons donc demi-tour, et retournons finalement à notre tout premier point de départ, voilà de quoi perdre 2 heures ainsi que le calme de Quentin. Au final nous profitons d’une très belle randonnée dans un cadre magnifique, où les paysages sont vraiment spectaculaires.





Immersion dans Jurassic Park
Après La Paz, nous partons en direction du parc national de Torotoro, réputé pour regorger d’empreintes de dinosaures datant du Crétacé. Pour cela, rien de plus « simple » : il faut se rendre à Cochabamba en bus, puis trouver ces « colectivos », des mini-vans privés qui partent une fois pleins. Nous décidons de passer une nuit à Cochabamba et nous sommes très surpris par la richesse de la ville (toute proportion gardée, nous sommes en Bolivie) : assez propre, pas mal de restaurants plutôt chics, quelques beaux magasins, rien ne pouvait prédire ce qui nous arriverait quelques jours plus tard… Nous trouvons un colectivo qui « part tout de suite » d’après le chauffeur, il ne manque que nous pour le compléter : parfait ! Comme à peu près tout ce que nous disent les Boliviens, c’est évidemment un mensonge et on attend 1h30 avant de démarrer. Bref, nous ne sommes pas pressés… Nous avons organisé deux journées dans le parc. Lors de la première, nous faisons une randonnée d’environ cinq heures pour rejoindre une cascade et observer des empreintes en chemin. La rando est magnifique, même si on aurait aimé que l’on nous prévienne que cela se rapprochait plutôt d’une via ferrata que d’une randonnée. Nous sautons de rocher en rocher, nous escaladons des petits murs, jusqu’à ce que Juliette tombe les deux fesses dans l’eau.


Immersion dans The Descent
Pour le deuxième jour, nous partons visiter une grotte. Casques et frontales vissés sur la tête, on se prend pour Juno et Sarah dans The Descent (le film qui a traumatisé Juliette), en espérant que ça finisse mieux ! Ça commence fort avec des passages à plat ventre pour rejoindre de grandes salles où des stalactites et stalagmites poussent dans tous les sens. Stalactites que notre guide ne cesse de toucher, approximativement 3 minutes après nous avoir dit de ne pas le faire car cela pouvait stopper leur croissance. En tout cas, c’est une expérience très marquante et nous sommes ravis d’en sortir (vivants). Il nous faut maintenant retourner à Cochabamba d’où nous irons à Sucre. Nous trouvons un colectivo qui nous promet de partir à 11h pile. À 11h15, nous attendons évidemment toujours, alors nous allons les confronter. Ah ! En fait, il ne part pas tant qu’il n’est pas plein (c’est marrant, ce n’est pas ce que l’on nous avait dit, mais la vendeuse semble tout à coup amnésique). Heureusement, elle a une solution : un autre colectivo part à midi à coup sûr car il y a déjà 8 réservations. Bon, soit, nous attendons, même si nous sommes étonnés de ne voir personne à 11h59. Au final, la vendeuse elle-même vient nous rendre notre argent et nous suggère un autre colectivo, après nous avoir menti et fait attendre pour rien pendant presque 2 heures. L’autre colectivo est une bonne option puisqu’il nous confirme que nous partons dans 10 minutes. Au moment de mettre nos bagages, le conducteur nous dit que finalement nous partirons dans celui d’après ! Il faudra un jour nous expliquer pourquoi les Boliviens ne peuvent pas s’empêcher de mentir à tout bout de champs ! Au final, nous montons tout de même et partons enfin, très légèrement agacés comme vous pouvez le deviner. De retour à Cochabamba, nous regardons comment nous rendre au terminal de bus pour aller à Sucre quand un homme passe en moto à côté de nous et arrache le téléphone des mains de Juliette. C’est bon, c’est le pompon, nous en avons ras le bol des Boliviens et de leur malhonnêteté permanente. Nous quitterons ce pays maudit au plus vite.







