Macao

Il nous parle chinois

Avant de rejoindre la belle « Porte de la Baie », dont les prix des logements ne nous sont malheureusement pas accessibles (apparemment, les casinos, ça fonctionne bien), nous faisons donc une halte pour la nuit à Guangzhou (ou Canton pour les personnes regrettant les belles années).
Nous arrivons à la gare du Nord à 23 h, et nous avons pris un logement proche de la gare du Sud pour notre départ le lendemain matin. La ville n’ayant que peu d’intérêt apparemment, il n’y a aucune raison de s’y attarder.
Nous faisons pour une fois entorse à notre règle du métro pour prendre un taxi en raison de l’heure tardive. La queue, bien qu’effrayante au premier abord, ne s’éternise pas trop et nous finissons par monter dans un taxi. Quelques minutes après le départ, nous remarquons l’absence d’un compteur sur le tableau de bord. Nos années à Hong Kong commencent à nous faire douter de l’honnêteté du chauffeur. Et voilà qu’il nous donne raison quelques minutes plus tard en nous demandant un tarif exorbitant, deux fois supérieur à ce que nous avions anticipé d’après nos recherches. Pas dupes, on lui montre son tarif sur la portière : voilà que son compteur réapparaît par hasard avec une somme bien inférieure. On lui demande donc ce prix, mais voilà que le monsieur en perd son anglais et commence à nous engueuler en demandant plus. Fatigués et lassés de ce genre d’expérience, on finit par abdiquer après quelques minutes.
On commence à se dire que c’est le karma, on aurait dû prendre le métro…
Pour nous remercier d’avoir été de bons pigeons, il porte tout de même le sac de Juliette jusque dans le hall de l’hôtel (environ 10 mètres).

La Lisbonne de l'Orient

Après 50 minutes de train, nous voici à la frontière avec Macao. Le passage se déroule sans encombre et très rapidement, avec une vérification plus qu’approximative. Quel plaisir de retrouver un peu de légèreté après la rigueur chinoise de ces dernières semaines ! On se sent presque à la maison.
Chargés comme des chameaux de Gobi (mais moins odorants, enfin on l’espère), nous cherchons un bus pour nous amener dans le centre, mais malheureusement nous n’avons rien pour payer. Tant pis, nous utiliserons nos petites pattes !
La balade nous permet de découvrir la partie moins flamboyante de la ville. L’architecture des grands immeubles nous rappelle fortement Hong Kong. On y retrouve un côté un peu « crasseux » mais qui a tellement plus de charme que les grandes villes chinoises et leur côté presque aseptisé de ces dernières semaines.
Reconnaître la langue, les différentes enseignes ou la nourriture cantonaise nous rappelle plein de bons souvenirs à Hong Kong. Le moment est très agréable.

Après 30 minutes, nous tombons sur les ruines de la cathédrale Saint-Paul, le monument le plus connu de la ville et déjà inondé de touristes. De l’édifice religieux, il ne reste aujourd’hui que sa façade, le reste ayant été détruit par un incendie. Le monument reste toujours aussi beau et impressionnant. Il faut reconnaître que voir un monument de style européen dans une ville asiatique est très perturbant, et nous nous ferons cette remarque maintes fois pendant la journée.
En effet, comme Hong Kong, la ville a été « louée » aux Occidentaux sous leur pression. Mais alors que la colonie britannique est née pendant les guerres de l’opium au XIXe siècle, la colonisation de Macao est plus ancienne de trois siècles et a donc pu laisser un témoignage plus visible.
On retrouve encore aujourd’hui des palais, des églises et même un fort offrant une vue imprenable sur la ville, ainsi que l’un de ses plus grands casinos : le Grand Lisboa.

Un nouveau coup de cœur

Notre journée étant déjà bien avancée, nous réfléchissons donc à notre itinéraire. Macao est en réalité un peu plus grande que prévu et, de la même manière que Hong Kong, se divise entre plusieurs îles : la principale, mais également Taipa et Coloane entre autres.
Bien que nous ayons très envie de voir le Paris et la Venise miniatures des casinos de Taipa, nous choisissons de les passer pour nous concentrer sur le Macao portugais et profiter d’une balade plus tranquille. Avant ça petite pause car Juliette avait une envie de « egg tart », le gâteau fétiche de la ville. Rien n’arrive au niveau de ce dessert en Asie.
Pleins d’aplomb et sous les conseils d’Iris, nous repartons en direction des églises principales de la ville. Bien que très colorées,  elles n’ont rien d’inoubliables venant d’Europe. On visite ensuite une jolie villa appartenant à un riche propriétaire de Macao qui vaut le détour.
Se promener dans la ville est un vrai plaisir, et les nombreuses ruelles de style portugais sont magnifiques. Nous finissons sur le front de mer d’où l’on aperçoit le plus grand pont du monde qui relie la Chine, Macao et Hong-Kong, et finissons par rentrer dans les Galeries Lafayette probablement les plus riches de la planète. Louboutin, Chanel, Louis Vuitton, Cartier : toutes les marques françaises sont bien là. Les locaux n’auront pas froid cet hiver…

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Assez parlé de culture, il est temps d’aller voir ce qui fait réellement la renommée de la ville : les CASINOS !
Quentin trépigne d’impatience pendant que Juliette essaie de calmer ses ardeurs à vouloir dilapider tout l’argent dans une roulette au premier casino que l’on croisera.
D’ailleurs, nous voici de nouveau en vue du Grand Lisboa, l’un des plus anciens de la ville et probablement le mieux placé avec sa vue sur la baie.
Il faut savoir qu’une grande partie de l’argent de la ville provient des hôtels et casinos où se retrouvent tous les Chinois voulant goûter aux jeux d’argent. En effet, ceux-ci sont interdits en Chine continentale et le statut de « un pays, deux systèmes » offre à Macao certaines libertés, de la même manière que Hong Kong. De nos jours, on retrouve une quantité d’argent investie dans les casinos quatre fois supérieure à celle de Las Vegas !
Malheureusement pour nous (et surtout Quentin), l’entrée dans les casinos nécessite de ne pas porter de sacs: ce n’est donc pas aujourd’hui que l’on fera faillite. Juliette propose quand même de garder les sacs pendant que Quentin se promène entre les machines dans le Grand Lisboa pour observer d’un peu plus près l’humain dans toute sa déchéance. Bien qu’il ne s’agisse pas du plus grand ni du plus magnifique des casinos de l’île, l’endroit reste impressionnant.
Nous finissions notre journée par une dernière promenade dans cette ville qui nous a tant plu en direction des quais. Notre ferry pour Hong Kong part dans quelques heures, et il est maintenant temps d’aller casser la croûte. Pour le plus grand bonheur de Quentin, le seul restaurant disponible dans le port offre une nouvelle fois des burgers : décidément, c’est une journée parfaite. 

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