Mompox, Medellín & Guatapé
On est des viocs
Après ces quelques jours à Carthagène, nous prenons maintenant la direction du sud, vers Medellin. Mais avant d’atteindre la ville d’Escobar, nous faisons étape à Mompox, une ville coloniale dont le centre est classé au patrimoine mondial de l’Unesco. Bordée par le Rio Magdalena (qui jadis était la principale voie reliant les Andes à la côte Caraïbes), la ville était alors un port de marchandises stratégique, ce qui a participé à son essor. Aujourd’hui, le bras de rivière sur lequel est Mompox s’est envasé et les gros bateaux ne peuvent plus y naviguer. La ville a néanmoins conservé son charme et nous profitons de ses jolies ruelles blanches aux volets et balcons colorés. Nous partons en excursion en bateau dans la Ciénaga de Pijiño (les marais) où nous apercevons un grand nombre d’iguanes, hérons, ibis, aigrettes, martin-pêcheurs, et même caïmans. On se surprend à aimer observer les oiseaux : notre vingtaine est définitivement derrière nous. Nous rentrons à la tombée de la nuit et profitons d’un très joli coucher de soleil avant de dîner dans une pizzeria repérée plus tôt par Quentin. En rentrant à notre logement, nous découvrons que c’est la fête municipale et qu’une immense scène musicale est installée avec toutes sortes de stands de nourriture, jeux et boissons. Nous faisons un rapide tour, mais n’oublions pas que nous sommes bientôt trentenaires (enfin surtout pour l’une d’entre nous), alors nous rentrons nous coucher sagement à 22h, même si la fête battra son plein et nous empêchera de fermer l’œil avant 4h.


Des clichés pas si clichés
Arrivée à 7h à Medellín, après une nuit de trajet en bus moyennement reposante à cause de la clim à 15 degrés et d’un chauffeur qui écoutait sa musique jusqu’à 3h sans scrupule (mais bon, si c’était pour ne pas s’endormir, il est tout pardonné). Nous partons en quête d’un café avant de déposer nos sacs à notre hôtel et d’enchaîner sur une journée de visite. Nous démarrons par le quartier « el centro » où nous visitons un musée sur l’histoire de la ville et notamment des nombreux conflits qui s’y sont déroulés. Pour la faire courte, dans les années 80, des guérillas marxistes (les fameux FARC et ELN) opèrent dans les campagnes autour de Medellin, générant ainsi un énorme exode rural. Medellin s’agrandit rapidement, mais dans des conditions très précaires. C’est grâce à ce contexte d’extrême pauvreté que le cartel de Medellín (celui de Pablo Escobar) va prendre le contrôle de la ville. En parallèle, des groupes paramilitaires d’extrême droite luttent contre les guérillas. Autant dire que l’on peut qualifier le climat de violent. En 1993, Pablo Escobar est exécuté, c’est la fin du Cartel de Medellin, mais malheureusement pas la fin des violences. C’est seulement depuis les années 2000-2010 que les violences ont considérablement diminué et restent concentrées dans certains quartiers uniquement. Lors de notre promenade, nous sommes toutefois confrontés à beaucoup de déchéance : alcool, drogue, prostitution, mendicité … Même à 14h, l’ambiance est un peu pesante. Le lendemain nous participons à une visite guidée de la Comuna 13 : le quartier qui a probablement le plus souffert des répressions, des guérillas et du narcotrafic. C’est ici que se sont installés les paysans en quête de paix dans les années 80. Aujourd’hui, c’est un quartier qui a su sortir du cercle de la violence grâce à l’art, que ce soit danse, musique, graffitis etc… Les ruelles grouillent de monde dans une ambiance chaleureuse : stands en tout genre, spectacle de rue, et musique.
Guataprout comme dirait Quentin
Pour notre dernier jour à Medellin, nous nous levons tôt et partons en direction de Guatapé. Après 2 heures de bus rebondissant sur chaque gravier, nous arrivons à destination. Nous montons au sommet de la Piedra del Peñol, un monolithe de granit et de quartz haut de 220 m. Après 740 marches, nous profitons d’une très jolie vue sur la région, et notamment sur le lac del Peñol. Nous dégustons une limonade de noix de coco qui n’a de limonade que le nom, avant de poursuivre notre chemin jusqu’au village de Guatapé. Quentin, qui commence à en avoir ras la casquette de manger des blancs de poulet avec du riz et une rondelle de tomate, a repéré un petit restaurant indien où nous nous empressons de nous asseoir. Très surprenant dans un village colombien de 8 000 habitants, mais il a le mérite d’être tenu par un vrai Indien, et les plats sont délicieux ! Puisque nous avons bien marché, nous nous octroyons même une petite glace pour le dessert, enfin surtout Juliette, puisque Quentin réussit à faire tomber ses boules en sortant de la boutique. La légende veut que Juliette l’ait bousculé, mais après 30 minutes de débat, aucun accord n’a pu être trouvé (Juliette est probablement en tort). Nous nous promenons ensuite dans les très jolies rues de Guatapé, dont les maisons multicolores sont décorées de bas-reliefs allégoriques : des zócalos. C’est probablement l’une des plus belles bourgades de Colombie, et c’est sur cette belle journée que s’achève notre séjour à Medellin. Nous continuons désormais notre route vers le Sud, dans la région du café.





