Tirana

Passage douanier sous haute tension

Nous quittons le Monténégro ce matin pour nous rendre en Albanie à Tirana. Comme toujours nous prenons un bus (sans clim ni places attitrées, sinon ce n’est pas drôle).
Nous sommes un peu stressés car nous n’avons pas pu payer la taxe touristique de Podgorica. En effet, au Monténégro, la taxe n’est pas incluse dans le prix de la nuit. C’est au touriste de se rendre à l’office de tourisme s’enregistrer et payer. Nous l’avons fait sans difficulté à Kotor, mais impossible de le faire à Podgorica. Les horaires de l’office de tourisme étant pires que des horaires de poste en France, elle était fermée à chaque fois que nous avons souhaité nous y rendre. Nous avons également tenté le commissariat et le bureau de poste, mais sans enregistrement au préalable, impossible de payer. Nous montons donc à bord du bus en espérant de pas se prendre d’amende.
Au final, c’est un contrôle douanier très approximatif : un policier monte dans le car, récupère l’ensemble des passeports sans nous regarder et les rend au chauffeur une fois la frontière passée. Ensuite, la pile de passeports circule dans les rangées et chacun récupère le sien. Niveau sécurité on a connu mieux ! Vous vous en doutez donc, personne n’a vérifié que nous avons bien payé les taxes.

Le car nous dépose au milieu de nulle part, dans les environs de Tirana. Nous n’avons pas de Leke (monnaie albanaise) sur nous, donc impossible de prendre un bus ou un taxi jusqu’en ville. C’est parti pour 1h20 de marche afin rejoindre notre logement en espérant trouver un distributeur de billet.

Une belle surprise

On dépose nos sacs dans notre chambre d’hôtel au milieu de 2 petits lits et une fourmilière, puis on part se promener. On ne sait plus trop à quoi s’attendre. Les villes des Balkans sont parfois de très bonnes surprises et parfois un peu décevantes. On découvre alors avec étonnement (compte tenu de nos dernières expériences), une ville très vivante avec des quartiers à la fois modernes et d’autres beaucoup plus populaires : on aime beaucoup l’ambiance.
On se promène dans une ville qui nous charme, au milieu des églises, des mosquées, des bâtiments de style communiste et des gratte-ciels modernes. Petit passage au bazar I Ri, on l’on peut chiner des faux passeports de contrebande, des pins du parti communiste, des grenades et du tabac. Juste à côté il y a un grand nombre de restaurants de grillades appelés Zgara. Il s’agit d’un immense fourneau sur lequel grillent, des boulettes de viande, des saucisses en tout genre, des côtelettes, des brochettes et j’en passe. L’odeur est alléchante et nous nous laissons tenter. La street food albanaise est réellement bonne, probablement pas très diététique compte tenu des gabarits qui nous entourent, mais nous dégustons de très bonnes boulettes accompagnées de tsatziki et d’une salade grecque (Juliette tient absolument à manger des légumes à chaque repas 😤).

Le KGB Albanais

Pour notre journée de visite à Tirana, nous commençons par un petit déjeuner local au milieu des ouvriers qui font une pause : soupe de viande, œufs et riz frit. Juliette était à deux doigts d’essayer la soupe de tête de veau, mais s’est rabattue sur une « simple » soupe de viande. Voilà de quoi nous donner de l’énergie pour arpenter les rues de Tirana. Puisque nous avons déjà parcouru une grande partie de la ville hier, nous nous dirigeons vers la Maison des Feuilles. A l’origine, cette maison était une maternité. Elle est ensuite devenue le siège de la Sigurimi, la police secrète du régime d’Enver Hoxha. Nous avons adoré cette visite qui était vraiment très bien construite, on en a beaucoup appris sur la dictature communiste qui a contrôlé le pays de 1945 à 1989. Dans le jardin nous avons pu descendre dans l’un des 700 000 bunkers que Hoxha a fait construire dans le pays au détriment de la population.
Après une petite pause au bord du lac du parc de Tirana, nous nous dirigeons vers le quartier Blloku. Ce quartier, fut construit sous le régime communiste. Il était réservé aux eminents membres du parti qui y vivaient à l’écart du reste de la population. Son accès était totalement interdit aux citoyens. C’est dans ce quartier que se trouve l’impressionnante villa d’Enver Hoxha. Nous étions tranquillement en train de débattre sur l’architecture de la dite villa lorsqu’un Albanais vint nous parler dans un français très soutenu et un peu désuet. C’était un professeur de relations internationales à l’université de Tirana qui a étudié à Toulouse. Il voulait simplement entretenir son français (et un peu se la raconter sur son parcours) en discutant avec nous. Il nous a parlé de Hoxha et de la dictature, du pays Basque et surtout de lui, mais c’était un échange inattendu et très sympa.
Pour finir cette journée, nous souhaité goûter au Raki, eau de vie locale. Pour le coup, ça avait plutôt le coup d’une eau de mort !

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