Varanasi

Que Bouddha nous apporte la sérénité

Quelques minutes après notre réveil, nous voici en route pour l’aéroport de Katmandou et son unique piste de décollage. D’ailleurs, ce manque de moyens et une météo de montagne souvent capricieuse ont tendance à entraîner de nombreux retards et reports de vols quotidiennement. On se retrouve en effet rapidement avec une bonne heure de retard, mais n’étant pas pressés, cela ne nous dérange pas. L’important est de survivre à ce vol népalais : d’habitude peu stressé à l’idée de prendre l’avion, Quentin commence à stresser. En effet, le bannissement des compagnies aériennes népalaises en Europe pour des problèmes d’audits de sécurité et les relativement nombreux accidents dans le pays n’aident pas à garder un esprit parfaitement rationnel.
Heureusement, le voyage dans notre petit ATR (fabriqué à Toulouse !) se déroule finalement sans accroc, mise à part un petit peu de drift à l’atterrissage… Bouddha nous a bien accompagnés.

Température au sol : 31°C. Nous voici à Varanasi, l’une des plus anciennes et sacrées villes du monde, où brûlent depuis des millénaires les foyers des défunts qui seront ensuite jetés dans le Gange sacré.
Les formalités de visa se révèlent, sans grande surprise, plus faciles qu’en Chine. Nous voici rapidement dans une voiture commandée par notre hôte, Sona, une mère de famille indienne qui nous accueille pour les trois prochains jours. Les guides n’étant que peu rassurants sur l’honnêteté des Indiens avec les touristes, nous avons décidé de bannir les taxis pour les prochaines semaines. La chambre se révèle petite mais propre, ce qui est un très bon point pour l’Inde. L’insonorisation laisse un peu à désirer, mais ce n’est pas comme si les Indiens adoraient klaxonner dans la rue, non ?

À la découverte du Gange

Première tâche avant de pouvoir découvrir la ville : retirer de l’argent. Après deux échecs cuisants (les DAB refusant de nous donner le moindre billet sans aucune raison), nous arrivons finalement à retirer quelques billets. On peut enfin manger pour le plus grand soulagement de Quentin, l’humeur de Juliette commençait à s’assombrir.
Les premières minutes vont rapidement confirmer les principaux clichés sur l’Inde : un nuage de pollution recouvre la ville empêchant de savoir même s’il fait beau et les rues sont jonchées de déchets avec parfois même des décharges à ciel ouvert où l’on retrouve cochons, vaches et autres rats.
D’ailleurs, par leur nature sacrée, on tombe sur des vaches à tous les coins de rues ce qui est parfait pour notre souhait d’immersion.

Nous allons donc nous balader sur la rive du Gange le long des 80 ghâts (escaliers) de granit, surplombés de vieux palais et de quelques forts semi-abandonnés. On est impressionné de voir enfin ce fleuve dont on a déjà tant entendu parler. En se promenant, on est rapidement étonnés de découvrir que la plupart des indiens que l’on croise sont pieds nus (probablement l’héritage de Yannick Noah) et que de nombreuses personnes se baignent, comme on irait faire un plouf à la piscine municipale. Pour mieux appréhender l’ambiance de la ville, nous décidons de nous asseoir quelques minutes sur des marches avant de rapidement comprendre que trouver du calme dans cette ville semble mission impossible. En effet, Juliette se révèle être une célébrité internernationale avec ses cheveux blonds et de nombreux hommes, femmes et enfants souhaitent faire un selfie avec elle. Quentin se rassurera comme il peut en rappelant qu’il a quand même de beaux yeux bleus.

Fleuve le plus sacré de l’Inde, c’est dans le Gange que sont versées les cendres des défunts hindous afin de mettre fin à leur cercle de réincarnation. Varanasi est la ville où tous les hindous souhaitent mourir un jour, et de nombreux viennent ici dans le seul but d’y rendre un jour leur dernier souffle. On retrouve d’ailleurs encore deux bûchers dont la flamme ne s’est jamais éteinte depuis des milliers d’années et où brûlent jours et nuits des corps calcinés à la vue de tous.

À la nuit tombée, nous assistons à une cérémonie rituelle quotidienne devant l’un des principaux ghats. Alors qu’on s’attendait à de superbes danses indiennes dignes de Bollywood, nous réalisons qu’il s’agit plutôt d’une sorte de réunion religieuse où des milliers d’hindous se réunissent pour répéter des prières. La différence avec les églises catholiques se retrouve dans le fait que tout se fait en chantant et en tapant des mains. Juliette se demande même si elle ne devrait pas devenir hindoue parce que c’est quand même vachement plus fun.

Klaxon, klaxon et puis klaxon

On profite de la matinée pour faire quelques petites tâches personnelles : Juliette écrit dans son carnet pendant que Quentin code une nouvelle application qui ne verra probablement jamais le jour.
Pour l’après-midi, nous avons décidé de faire une visite guidée car la culture indienne et la religion hindouiste nous sont très obscures et nous nous disons qu’ainsi nous pourrons mieux appréhender la ville.

Malgré notre détermination, nous n’apprenons malheureusement pas grand-chose des dix premières minutes car toute la ville s’est décidée à klaxonner le plus fort possible afin de rendre tout autre son inaudible. En effet, nous réaliserons rapidement que les Indiens souffrent d’une maladie chronique liée à l’usage intempestif du klaxon pour compenser le fait que le code de la route n’existe pas. Avec 30 % d’acuité auditive en moins, nous voici maintenant dans des rues rappelant les souks maghrébins ; le guide est finalement beaucoup plus audible. La visite se révèle très intéressante avec même des arrêts casse-croûte pour le plus grand plaisir de Quentin. Enfin peut-être moins pour le plaisir futur de son transit, car l’hygiène mise en œuvre par notre faiseur de thé journalier est plus que discutable. Il coupe en effet les feuilles à même un mur de pierre et finit par épousseter tout (poussière comprise) dans une casserole avant de nous servir ! À la vue du spectacle, un Britannique participant à la visite avec nous préfère finalement se rabattre sur un Coca-Cola…

À la nuit tombée, nous finissons notre visite à quelques mètres d’un bûcher funéraire devant lequel le guide nous explique les différentes étapes pour les familles à la mort d’un de leur proches. Le fait de voir ces corps calcinés être tournés et retournés comme de simples bouts de bois dans un grand feu nous marque profondément et cette image reviendra même à notre mémoire les jours après …

Marché aux fleurs

Un moment de relaxation bien méritée

Lieu où Bouddha donna son premier sermont


Ce matin, réveil à 5h pour pouvoir voir une cérémonie sur le Gange au lever du soleil. Ce sont les yeux gonflés de fatigue que nous descendons jusqu’à la porte d’entrée… fermée de l’extérieure. Impossible de l’ouvrir alors que les hôtes dorment d’un sommeil de plomb. Finalement, 1 heure 30 plus tard, soit beaucoup trop tard pour voir la cérémonie, voici qu’un autre touriste (et abruti fini) ouvre la porte en nous annonçant qu’il l’avait fermé en sortant C’est sûr que c’est vachement utile de fermer un loquet de l’extérieur sans clé non ??
Au moins, il n’est pas trop tard pour notre séance de yoga programmée à 7h30. Cela permet à un Quentin très énervé de se relaxer un peu tandis que Juliette rigolera beaucoup à le voir faire la position du chat courbé dans son short moulant…

Pour la suite de la journée, nous allons visiter une nouvelle fois avec le guide un monument. Et il ne s’agit pas de n’importe lequel. Nous partons pour Sarnath où se trouve l’un des 4 grands lieux de pèlerinage bouddhiste : on y trouve en effet l’endroit précis où Bouddha (personnage historique) à délivré son premier sermon à ses 5 fidèles moines et un grand nombre de biches (d’où leur présence dans de nombreux temples bouddhistes).
Nous apprécions beaucoup nous balader dans les ruines de l’ancien complexe construit au Vème siècle sous le règne de Ashoka, un des empereurs bouddhistes le plus connu, et de ceux ayant beaucoup participé à l’extension de la religion. On y trouve aussi le fameux pilier portant son nom. Comme souvent dans les lieux bouddhistes, l’endroit est calme et nous apporte beaucoup de sérénité. Le décalage est impressionnant entre cet endroit propre et sans bruit et la ville sale et (trop) bruyante.

Le mauvais toréador

Nous partons aujourd’hui pour la capitale : New Delhi. Après un bref déjeuner où nous avons l’occasion d’échanger avec deux autres français sur leur expérience en Inde, nous allons chercher une carte SIM pour Juliette (Quentin ayant déjà son forfait Free fonctionnant à l’étranger). Comme nos précédentes expériences administratives en Inde (la banque ou les trains), l’entreprise se révèle un vrai calvaire. Lorsqu’on demande à l’accueil une carte SIM prépayée, ils nous demandent un numéro indien pour recevoir un code de vérification… Malin, non ?
Heureusement, Quentin contacte un ami justement en Inde pour l’aider à recevoir ce code, mais après 1 h 30 d’attente, la dame nous annonce que cela n’a pas fonctionné et que ce n’est pas leur faute, mais celle du passeport français. Apparemment, c’est écrit trop petit pour leurs machines…

Bref, c’est une nouvelle fois en fureur que Quentin commence sa journée lorsque, soudain, en rentrant vers l’appartement, celui-ci se fait charger par un taureau dans la rue, voyant probablement en lui un concurrent à cause de son surplus de testostérone. Cela n’a pas l’air de déranger Juliette qui esquive le combat et continue à marcher comme toujours d’un pas décidé.
C’est toujours en un seul morceau que l’on finit par rentrer à l’appartement.

Maintenant, direction la gare ! Nous appelons un Uber Tuktuk, et nous voici en route. On perd à l’occasion les 70 % de notre ouïe restante dans le tumulte des klaxons jusqu’à finir par même devoir utiliser nos boules Quies comme de bons touristes fragiles…

Une vache beaucoup plus mignonne

2 réflexions sur “Varanasi”

  1. Merci pour ces lignes. Noah c’est plutôt au Cameroun il me semble ?! Je n ai sans doute pas saisi l allusion… 😅
    J imagine le succès de Juliette et sa blonde chevelure… Les negos étant d actualité, pourquoi ne pas monnayer quelques mèches contre des roupies locales 🤔..
    Cela éviterait à Quentin de coder en vacances !

    1. La référence à Yannick Noah c’était surtout sur le fait qu’il est souvent pieds nus !
      En effet je pourrais faire une fortune en vendant quelques mèches, c’est à y réfléchir !! 😂

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