Xi'an
Encore une arrivée avec accroc ...
Arrivés en avance à la gare après que notre hôte nous ait gentiment emmenés avec sa voiture, le voyage démarre de la plus belle des façons. Aujourd’hui est un jour férié, c’est le Mid-Autumn festival, une fête liée au calendrier lunaire, la deuxième plus importante après le nouvel an chinois. Nous avons donc eu beaucoup de mal à dénicher un ticket pour Xi’an et nous nous retrouvons avec des places sans siège, ce qui signifie potentiellement rester debout pendant 3 heures…
Une fois dans le train, nous trouvons deux sièges vides et nous nous dépêchons de nous y asseoir. Un arrêt après nous voici de nouveau debout, les places sont en réalité attribuées. Le contrôleur ayant probablement un peu de pitié pour nous et de nos gros sacs va nous chercher deux petits tabourets sur lesquels nous asseoir. Nous sommes une nouvelle fois surpris par la gentillesse des peuples asiatiques : après la Mongolie, nous sommes de nouveau aidés très régulièrement, c’est à la fois très agréable et touchant.
Nous voici maintenant sur la place de la gare de Xi’an à 23h30, prêts à retrouver notre logement et un lit douillet. Pendant les 30 minutes de marche, nous en profitons pour relire un peu les informations sur le logement et tombons sur plusieurs commentaires se plaignant d’un accueil très compliqué, avec un hôte ne répondant pas et un gros manque d’informations sur la façon de trouver et d’entrer dans le logement : ça s’annonce déjà compliqué.
Alors que Juliette commence à dormir debout et à stresser de potentiellement dormir moins de 8 heures, nous entrons dans une résidence selon les informations de Google Maps. Après 15 minutes, nous finissons par trouver l’immeuble de 35 étages correspondant à l’adresse reçue en chinois. Malheureusement, nous avons besoin d’un code. Alors que Quentin appelle paniqué le service client (totalement inutile) de notre application de réservation, un gentil monsieur s’arrête pour nous aider et appelle lui même le propriétaire. Malheureusement personne au bout du fil … Finalement quelqu’un finit par sortir de l’immeuble et nous propose de rentrer. 31 étages plus haut, nous atteignons enfin la porte du logement mais nouvelle porte à code … Plus de choix, nous sortons notre joker : Iris. Une nouvelle fois, elle vient évidemment à notre rescousse, appelle le propriétaire et lui demande de nous ouvrir sur le champs. 2 minutes plus tard, le voici qui nous ouvre la porte en pyjama. Nous pouvons enfin dormir !
La très lointaine armée en terre cuite
Aujourd’hui, c’est le grand jour : nous partons à la rencontre de l’armée en terre cuite, retrouvée en 1974, plus de 2 000 ans après sa fondation. Certains considèrent cette découverte archéologique comme la plus grande du XXe siècle, ainsi que la 8e merveille du monde. Autant dire que Quentin, amateur de vieilles pierres, trépigne d’impatience. Encore faut-il l’atteindre…
En effet, elle se situe à 1 heure de voiture au nord-est de la carte. Comme chaque pièce compte dans un tour du monde, nous ne souhaitons pas prendre un taxi et préférons nous tourner vers des moyens plus économiques. Faisant confiance aux guides du Routard et autres Lonely Planet, nous nous dirigeons vers la gare centrale de Xi’an, mais, évidemment, le bus ne passe plus ici. Nous tournant vers des ressources en ligne, nous partons en direction de la gare de l’est : évidemment, les bus ne passent plus ici. L’horloge tourne et nos billets nous forcent à y être dans 2 heures : plus le choix, il faut mettre toutes les chances de notre côté. On prend le métro pour aller jusqu’à la station la plus proche en ayant l’objectif de prendre un taxi pour les 10 derniers kilomètres. Au final, on tombera par chance sur un bus à la sortie du métro, et nous voici 30 minutes en avance devant le site ! Rien ne sert de courir…
Au grand regret de Juliette, nous commençons la visite non pas par l’armée mais par un musée sur le sujet, Quentin étant d’avis de garder le meilleur pour la fin, comme un bon tiramisu en dessert.
Le lieu dans lequel nous nous trouvons est le mausolée du premier empereur de Chine : Yin Zeng, roi des Qin (prononcé… Chine, tiens tiens) qui unifiera le pays pour la première fois de son histoire en -221 avant notre ère. Le souverain souhaite rentrer dans l’éternité avec à ses côtés une armée invincible qui le suivra dans sa mort : 8 000 soldats d’argile parmi lesquels on retrouve des fantassins, des archers, des arbalétriers, des cavaliers, des chars, etc.
Aujourd’hui, environ 1 000 soldats sont actuellement déterrés et remis en état. En effet, presque la totalité des sculptures a été retrouvée en mille morceaux, et il a été nécessaire de les recoller une à une à la main, un travail long et fastidieux, mais que l’on peut observer sur le site, des personnes étant en permanence à l’œuvre. Il faut aussi savoir que la quasi-totalité des armes, bien réelles, ont disparu, volées lors de multiples pillages.
Le site est divisé en trois différentes fosses : celle de l’armée de fantassins (la plus grande et la plus connue), celle du support avec archers et cavaliers (toujours en fouille et avec des statues en mille morceaux) et celle du quartier général avec les gradés importants (la plus petite et qui fait face aux deux autres).
Nous faisons donc la visite dans l’ordre 2-3-1 pour faire monter la tension. Et bien nous en a pris, car le clou du spectacle se situe bien dans la grande fosse et ses milliers de soldats nous faisant face. L’expérience est vraiment unique et nous sommes impressionnés à la fois qu’une telle chose puisse exister (l’ouvrage a nécessité près de 700 000 personnes travaillant ensemble sur plusieurs années juste pour une sépulture), mais également par la finesse de l’ouvrage. En effet, les soldats sont extrêmement bien détaillés et tous uniques. Il y a des milliers de combinaisons d’œil, de cheveux, de moustaches et de cuirasses, ce qui ajoute beaucoup de vie. On retrouve même des semelles antidérapantes sous le pied d’un archer !
Aussi, voir la fosse 2 toujours dans l’état de la découverte archéologique avec ses centaines de soldats en mille morceaux permet de se rendre compte du travail titanesque des restaurateurs et de la façon dont le temps a fait son effet.
Même si aujourd’hui seulement 10 à 20 % des statues sont restaurées, l’endroit mérite totalement sa renommée.
Après l'effort, le réconfort
Pour le retour, on reprendra quasiment le même trajet, cette fois-ci sans encombre. On arrive donc à la nuit tombée au centre de Xi’an. Ancienne capitale du pays pendant des siècles jusqu’à environ l’an 800 et ancienne étape majeure de la route de la soie. Xi’an a su se moderniser pendant les dernières décennies tout en gardant ce qui a fait son passé. On retrouve en effet des temples, des pagodes et même une mosquée. En effet, le commerce avec les peuples arabes pendant des siècles a donné naissance à une minorité musulmane très présente à Xi’an, encore aujourd’hui. Cela se retrouve même dans la street food ou chez les marchands ambulants.
On profitera de notre soirée en goûtant plusieurs plats plus ou moins épicés, mais toujours bons !
Le lendemain, on profite de nos dernières heures dans la ville pour visiter la pagode de l’oie, créée il y a de nombreux siècles par un ermite pour y mettre ses écrits… Pas très droite, elle reste impressionnante ! On finit notre journée par la visite de la mosquée, très étonnante avec son style chinois. En effet, si l’appel à la prière n’avait pas eu lieu pendant notre visite, on aurait pu s’y méprendre !
Maintenant, direction la gare où nous attend notre train de nuit pour notre prochaine destination que l’on attend impatiemment depuis des mois, le parc national de Zhangjiajie, où ont été filmées les fameuses roches du film Avatar.